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Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/297

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Tamponet.

C’est nous ! Bonjour, Julien.Eh ! bonjour, Gabrielle.

Gabrielle.

Chère petite tante !

Adrienne.

Chère petite tante ! Embrasse-moi, ma belle.

Julien.

Mon oncle, vous plaît-il nous embrasser aussi ?
Je suis prêt.

Tamponet.

Je suis prêt.Non, merci, mon cher neveu.

Julien.

Je suis prêt. Non, merci, mon cher neveu.Merci !

Tamponet.

Parbleu ! vous habitez un beau coin de la terre,
Mes amis ! Ces coteaux boisés, cette rivière,
Cet aqueduc géant découpant l’horizon,
Ces prés verts, ce ciel bleu, cette blanche maison,
Ces lointains vaporeux, pleins d’ombre et de mystère…
Ah ! je n’étais pas né pour me faire notaire.

Julien.

Eh ! qui diable ici-bas est né pour son métier,
Mon cher oncle, excepté toutefois le rentier ?

Tamponet.

J’avais, j’ai des instincts de peintre et de poète.
J’aurais dû manier la lyre ou la palette !
Figurez-vous, mon cher, qu’au seul aspect des cieux
Il me vient quelquefois des larmes dans les yeux !