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Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/370

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Adrienne.

Lorsque la passion est réellement forte,
Il n’est digue ni mur que son courant n’emporte.

Julien.

La leur n’est, grâce au ciel, encore qu’un ruisseau
Qui va se diviser à l’entour d’un roseau.
Seulement n’allez pas leur dire, je vous prie,
Que je suis averti de leur étourderie :
Cela gâterait tout.

Adrienne.

Cela gâterait tout.Je m’en garderais bien.

Tamponet.

Moi de même.

Julien.

Moi de même.Il me faut un moment d’entretien
Avec ma femme, ici. Seriez-vous assez bonne
Pour me l’envoyer ?

Adrienne.

Pour me l’envoyer ? Certe !

Tamponet.

Pour me l’envoyer ? Certe ! Attends-moi donc, mignonne.

Julien.

Mon oncle veut avoir son tête-à-tête aussi…
Mais le sien est plus gai que le mien.

Tamponet, à part.

Mais le sien est plus gai que le mien.Dieu merci !
À sa femme, dans le fond du théâtre.
Étrange insouciance en cette catastrophe !