Et si ce beau portrait par vous n’est pas flatté,
Je lui veux faire un don…
Lequel ?
La liberté !
L’affranchir ? — ô Plutus ! voyez comme il gaspille !
Une fille si chère !
Une si belle fille !
C’est un talent de moins dans ta succession.
Il veut faire en sa vie une belle action.
Moi ? — Celle qui vous a tous deux séduits doit être
Une femme pour tous dangereuse à connaître.
Je la veux affranchir pour que sur mes neveux
Elle exerce à son gré le charme de ses yeux ;
Que, loin de leur foyer domestique, elle entraîne
Tous les fils de famille à sa voix de sirène,
Et pousse incessamment mes chers concitoyens
À perdre leur santé, leur repos et leurs biens…
Je l’affranchis, enfin, parce qu’elle est funeste,
Et que, si je pouvais, j’affranchirais la peste.
À l’œuvre donc ! — Cherchons l’esclave, et de ce pas,
La courons affranchir devant les magistrats.
Venez !