Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/111

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Séraphine.

Ma chère madame Charlot, vous voyez une femme au désespoir ; je ne me trouve pas en mesure de vous payer aujourd’hui : je me vois donc dans l’obligation ou de vous renouveler mon billet…

Madame Charlot.

Passons à autre chose…

Séraphine.

Ou de vous prier d’accepter en échange de ce que je vous dois les fournitures même que vous m’avez faites.

Madame Charlot.

Siminia siminibus ! De l’homéopathie, c’est bon pour le corps, mais pas pour la poche… je n’en use pas… La marchandise, voyez-vous, c’est comme la fausse monnaie, quand c’est passé, ça ne se reprend plus…

Séraphine.

Ma chère madame !

Madame Charlot.

Les affaires sont les affaires.

Séraphine.

Donnez-moi jusqu’à demain…

Madame Charlot.

Pas jusqu’à ce soir ! Je vous l’ai dit et ce n’est pas une carotte de marchande ; aussi vrai que je m’appelle Rosine, j’ai moi-même une échéance ; et laisser protester sa signature, madame Charlot, vous ne le voudriez pas.