Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/181

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côté de la fortune ; ne sommes-nous pas assez riches d’ailleurs ?

Pingoley.

Pour deux, mais pour trois ?

Madame Bernier.

L’entretien d’un homme est si peu de chose ; puis j’entends que mon gendre ait une valeur personnelle qui tôt ou tard payera ses mois de nourrice…

Pingoley.

Et mademoiselle Clémentine est dans les mêmes dispositions que vous ?

Madame Bernier.

Absolument. Elle ne tient pas à se marier, et s’y résigne parce qu’il n’y a pas d’autre carrière pour une fille ; mais elle ne demande au mariage que de ne pas la séparer de moi. Elle n’est pas romanesque.

Pingoley.

Vous en êtes bien sûre ?

Madame Bernier.

Voilà cinq ans que je la mène dans le monde, il n’y a plus de danger.

Pingoley.

Ne vous y fiez pas ; c’est une petite fille à double fond.