Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/199

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Madame Bernier.

À quoi bon ! Je ne marchande jamais. Je sais à quelques louis près ce que valent les choses, cela me suffit.

Clémentine.

Mon cher, — le premier des luxes, c’est de ne pas liarder.

Pierre.

Il ne s’agit pas de liards, ici. Je parie que votre carrossier vous vole au moins… je ne sais pas combien.

Madame Bernier.

Une cinquantaine de louis, tout au plus.

Pierre.

Bagatelle. C’est un chef de brigands !

Madame Bernier.

Ne faut-il pas qu’il rentre dans l’intérêt de son argent ?

Pierre.

L’intérêt… vous ne payez donc pas comptant ?

Madame Bernier.

D’où venez-vous, mon cher enfant ?

Pierre.

Aucun de vos fournisseurs !

Clémentine.

Vous faites des questions de provincial.

Pierre.

C’est qu’en effet j’arrive d’une province reculée, où nous ne connaissons pas le crédit.