Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/268

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Le Portier.

Oui, mais je me doute que vous allez recommencer votre feu à volonté.

Michel.

N’en doutez pas.

Le Portier.

S’il y a du bon sens !… Vous voulez donc vous périr à toute force ?

Michel.

Qui ne risque rien n’a rien, père Wagram.

Le Portier.

Quand le diable y serait ! vous en êtes réchappés une fois, vous n’en réchapperez pas deux ; ça fait trembler ce joujou-là… ça n’est pas fait pour des pékins !… ça ressemble à un obusier, mais c’est plus traître.

Pierre.

Ça ne peut tuer que l’artilleur.

Le Portier.

Une jolie arme ! Écoutez, je n’avais pas froid aux yeux dans mon temps, et j’ai fait mes preuves, comme mon sobriquet l’indique : mais c’est pis que la guerre, votre sacré métier. Nous, au moins, quand nous risquions notre peau, nous savions pourquoi !

Michel, étonné.

Et pourquoi ?

Le Portier.

Tiens donc ! parce que nous ragions ; parce que nous