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Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/272

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entre vous et votre belle-mère, et que votre honorable susceptibilité à mon endroit a reçu satisfaction. J’ai l’honneur de vous faire part de mon prochain mariage avec madame Bernier.

Pierre.

J’en suis charmé, monsieur ; souvent femme varie !

Pingoley.

Mais non ; ce n’est pas elle qui a varié ; ce sont les circonstances. Elle n’avait que deux objections contre le mariage : la première, c’est qu’il suffisait d’un homme dans la maison ; la seconde, c’est qu’elle voulait rester maîtresse de sa fortune. Votre escapade a levé l’une, et j’ai levé l’autre en acceptant le régime de la séparation de biens.

Michel.

Quelle imprudence, monsieur le marquis !

Pingoley.

Non pas ! je suis presque aussi riche que ma future : j’ai hérité de mon oncle avant-hier.

Pierre.

De votre jeune oncle ?

Pingoley.

Oui. Ce pauvre garçon était, comme vous savez, un fruit de vieillesse ; il était venu au monde à l’âge où on en sort ; il a pris le sage parti d’y renoncer volontairement.

Michel.

Un suicide ?