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Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/352

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Henri.

Quelle fatuité y a-t-il ? Ne montrait-on pas à Tantale de beaux fruits qui n’étaient pas pour ses lèvres ? Il n’en était pas plus fier, allez !

La Marquise.

Vous avez un tour d’esprit singulier qui me choque et me plaît. Vous êtes meilleur que vous ne croyez.

Henri.

Oui, j’aurais peut-être valu quelque chose si j’étais tombé en de certaines mains…

La Marquise.

Maintenant encore, sous cette couche d’ironie, je suis sûre qu’en cherchant bien…

Henri.

Connaissez-vous quelqu’un qui voudrait se donner la peine de chercher ?

La Marquise.

Manque-t-il de femmes qui soient tentées par le rôle d’ange gardien ?

Henri.

C’est que, je vais vous dire… je ne voudrais pas être gardé par le premier ange venu. Je suis très maniaque. D’abord il est inutile de se présenter si l’on n’a pas les cheveux blonds et les yeux noirs.

La Marquise, froidement.

Avez-vous vu votre ami Sergine, ces jours-ci ?