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Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/355

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Scène VI

LA MARQUISE, VERNOUILLET.
La Marquise.

Parlez, monsieur.

Vernouillet.

Je serai bref, madame. Vous devez cent mille francs à la Caisse territoriale.

La Marquise.

Je ne suis pas encore en mesure, mais demain…

Vernouillet.

Vous ne me comprenez pas. C’est une restitution que je vous fais. Vous perdiez cent mille francs par ma faute ; je vous rends votre signature ; vous ne devez plus rien.

La Marquise.

Quoi ! monsieur…

Vernouillet.

Cela vous étonne, madame ? J’ai été si calomnié ! Mais, soyez-en sûre, dans cette désastreuse affaire il n’y a eu de ma part que mauvaise gestion, et non mauvaise foi. Je m’apprêtais à en donner une preuve éclatante en désintéressant tous mes actionnaires, quand ils m’ont intenté cet odieux procès. La restitution devenait impossible devant une accusation d’escroquerie ; c’eût été me condamner moi-même ; et je me dois aujourd’hui d’user