Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/399

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Vernouillet.

C’est un enfantillage de ma part ; j’ai tenu à compléter mon million.

Charrier.

Vous avez un million, vous ?

Vernouillet.

Et je suis garçon. C’est une valeur, cela. Mais je ne compte pas ma main dans mon avoir. Je ne comprends que les mariages d’inclination.

Charrier.

Est-ce que vous auriez la folie d’être amoureux ?

Vernouillet.

Ce n’est pas une folie : celle que j’aime, sans avoir la fortune à laquelle je pourrais prétendre, est encore un beau parti. Si j’apporte le dîner, elle apportera le dessert.

Charrier.

À la bonne heure ! Et à quand le mariage ?

Vernouillet.

Oh ! ce n’est pas fait. Je crains des difficultés de la famille.

Charrier.

Et pourquoi ?

Vernouillet.

La jeune personne n’a que dix-huit ou dix-neuf ans, et j’en ai près de quarante.

Charrier.

Qu’importe ? vous n’avez jamais fait d’excès : vous êtes