Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/416

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Henri.

Beaucoup mieux qu’elle ne mérite. Ce n’est pas une artiste, c’est une simple espiègle.

Vernouillet.

Tiens ! j’avais cru trouver une occasion de vous être agréable.

Henri.

Très reconnaissant de l’intention, monsieur ; mais puis-je savoir à quoi je dois une bienveillance que je ne crois mériter en aucune façon ?

Vernouillet.

À l’amitié respectueuse que je porte à M. votre père. C’est un homme dont toute la vie est un exemple et un conseil : il m’est plus cher encore par le bien qu’il me fera faire que par le bien qu’il m’a fait. Malheureusement pour moi, par la hauteur même de sa position il échappe à ma reconnaissance ; je me dédommagerai en la reportant sur vous tout entière, si vous me le permettez.

Henri.

Monsieur… (À part.) Je ne peux pourtant pas le rudoyer.

Vernouillet.

Je mets mon journal à votre disposition. Si vous avez quelqu’un à servir…

Henri.

Je n’ai personne.

Vernouillet.

Tant pis, monsieur, tant pis. À propos, faites-moi le plaisir de me donner un renseignement. Vous connaissez, m’a-t-on dit, un jeune musicien nommé Paul Tremblay ?