Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/433

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nouillet, vous invitez les plus lâches à vous attaquer, et vous me couvrez, moi, d’un ridicule… que j’accepterais, je vous le jure, s’il devait vous servir, mais qui, loin de là, vous désarme de votre dernière défense.

Henri.

Il a raison, madame.

La Marquise.

Non ; il ne sera pas ridicule, il a fait ses preuves. On comprendra que nous reculons devant un aveu public, et on nous en saura gré.

Sergine.

Nous sommes désignés si clairement !

La Marquise.

Qu’importe ? Du moment que nous ne nous reconnaissons pas, personne n’est obligé de nous reconnaître. Le monde n’en demande pas davantage, et son blâme retombera tout entier sur l’agresseur qui l’aura inutilement troublé dans son hypocrisie. Mais il faut régler la situation ici même pour ne pas laisser aux indécis le temps de se déclarer contre nous. Quand on verra que je fais face à l’orage, soyez sûr qu’il se détournera sur M. Vernouillet. Seulement, mon ami, votre présence me gêne ; vous seriez vous-même assez embarrassé de votre contenance, quittez le bal, je vous prie, et laissez-moi le champ libre.

Sergine.

Que penses-tu de tout cela, Henri ?

Henri.

Va-t’en.