Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/123

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Maximilien.

Votre rêve pourtant me semble assez aristocratique.

Fernande.

Me croyez-vous éprise d’un titre ?

Maximilien.

Dame ! ce ne peut pas être de la personne qui… Pardon, mademoiselle, je m’oublie… j’abuse du hasard qui m’a jeté si avant dans votre confidence.

Fernande, avec effort.

Comment ne comprenez-vous pas, après cette confidence, que la maison paternelle m’est devenue intolérable, et que j’accepte la première main qui s’offre à m’en tirer ?

Maximilien.

Quoi ! c’est pour cela seulement ?… C’est le bon Dieu qui m’a mis sur votre chemin ; ne prenez pas de parti désespéré, mademoiselle ; les choses ne sont pas aussi graves que vous le supposez. Je sais positivement, je sais par le marquis d’Auberive que les torts de votre belle-mère ne sont que des enfantillages romanesques.

Fernande.

Plût au ciel ! mais…

Maximilien.

Mais quoi ? qu’avez-vous surpris ? Des lettres, des aveux ? c’est possible ; mais je vous certifie que c’est tout.

Fernande.

Et que pourrait-elle davantage ?