Excellente ; avez-vous le temps de m’écouter ?
Je l’aurai, quand je devrais le prendre ; j’avoue qu’il me sera agréable de vous trouver une bonne excuse, car je serais fâchée de vous rayer de mes papiers.
C’est tout un récit, je vous en préviens.
Faites-m’en toujours le plus que vous pourrez, quitte à remettre la suite à demain si l’on nous interrompt.
Je commence. Orphelin à vingt-quatre ans…
Ah ! ah ! votre biographie ? Pourquoi sautez-vous par-dessus votre enfance ?
Parbleu ! si vous y tenez, je reprendrai les choses de plus haut encore, ab ovo, comme Tristan Shandy… d’autant mieux qu’il y a dans ma nativité, comme dans la sienne, une histoire de pendule.
Merci bien, alors.
N’ayez pas peur. Ma mère m’a souvent raconté qu’elle avait dans sa chambre une ancienne horloge à carillon, et qu’au moment où je vins au monde l’horloge me souhaita la bienvenue en carillonnant joyeusement midi,