Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/311

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André.

Erreur ! L’affaire est magnifique au point de vue financier… mais ce serait trop long à vous expliquer… Qu’il vous suffise pour le moment de savoir que le gouvernement espagnol accorde une subvention de quatre millions.

Tenancier.

Vraiment, l’affaire en est là ?

André.

Parfaitement ! j’ai ma concession en poche.

Lucien.

Comment t’y es-tu pris, vil intrigant ?

André.

Oh ! mon cher, une chance infernale ! un accident sur notre chemin de fer… encore trop long à raconter ! Bref…

Lucien.

La brièveté dans la narration n’est une qualité qu’à la condition de ne pas nuire à la clarté.

Aline.

N’espérez pas de détails, l’affaire est trop à sa gloire. Il a sauvé un train, en passant comme un boulet à travers une charrette de moellons.

Lucien.

Diable ! c’est crâne !

André.

Non, ce n’est que de la simple prudence : il n’y avait d’autre chance de salut que de pulvériser l’obstacle. Bref…