Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/366

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D’Estrigaud.

Qui ça, sir James Lindsay ?

André.

L’agent anglais qui a déjà fait manquer l’affaire en Espagne. Il est descendu hier au Grand Hôtel… Je viens de vérifier le fait.

D’Estrigaud.

Eh bien, mon cher, il vient trop tard, voilà tout. Nouvelle pour nouvelle : j’ai causé cette nuit au cercle avec nos financiers ; décidément ils épousent votre affaire.

André.

Quel bonheur !

D’Estrigaud.

Nous signerons l’acte de société un de ces matins, et je vous certifie que sir James Lindsay n’apporte pas assez de guinées pour faire lâcher prise à nos loups-cerviers.

André.

Vous me mettez du baume dans le sang. Que de remerciements !…

D’Estrigaud.

C’est nous qui vous en devrions, si cette monnaie avait cours en affaires. Vous nous apportez une spéculation magnifique…

Lucien.

Et nationale !

D’Estrigaud.

Et, nationale… j’oubliais ce point. À combien estimez-vous votre part dans cette entreprise patriotique ?