Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

baisers. — Faiblement.) Vous êtes fou… (Il l’entoure de ses bras.) Monsieur !..

Elle court vers la porte ; d’Estrigaud y arrive avant elle et la lui barre.
D’Estrigaud.

Non… Vous ne sortirez pas.

Navarette, entrant.

Qu’est-ce donc ?



Scène IX

Les Mêmes, NAVARETTE.
Annette, courant à elle.

Protégez-moi !

D’Estrigaud, après un moment d’hésitation.

Oh ! malheur ! votre honneur à la discrétion d’une Navarette !

Annette.

J’ai été attirée dans un piège indigne, madame… je vous le jure sur la tête de mes enfants !

D’Estrigaud.

Comment voulez-vous qu’elle vous croie ? Elle n’a pas d’enfants ! — Si elle raconte seulement ce qu’elle a vu, — et elle le racontera, — à qui persuaderons-nous que je ne suis pas votre amant ? Mes serments seront pris pour le mensonge d’un galant homme… Ah ! pauvre femme ! vous êtes perdue ! bien perdue ! et par ma faute ! misérable que je suis ! Mais je ne faillirai pas à mes devoirs