Mais comment ne m’en avais-tu rien dit ?
Les hommes sont si bavards ! Tu ne m’aurais pas gardé le secret, et je pressentais qu’un jour tu aurais besoin d’une fortune ignorée.
Ou tu es l’ange du dévouement… ou tu veux être baronne.
Baronne, moi ? Si tu avais la sottise de m’offrir ton nom, je n’aurais pas celle de l’accepter.
Parce que ?
Parce que notre mariage te déclasserait sans me réhabiliter.
C’est un peu vrai.
Ne pas croire que mon sacrifice serait une première réhabilitation qui en justifierait une seconde…
Peut-être… peut-être ! Le monde est plus romanesque qu’il ne paraît, et quand on sait lui jouer cet air-là… (Déclamant.) « Eh bien, oui, messieurs, moi, Raoul d’Estrigaud, j’épouse la Navarette. Je l’épouse parce qu’en un jour de détresse elle m’a prouvé qu’elle avait gardé in-