Page:Augier - Théatre complet, tome 7.djvu/142

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Deuxième Bourgeois.

Certainement. Et vous ?

Premier Bourgeois.

Moi aussi. Je suis vieux, mais encore assez solide pour faire mon devoir à côté de mes fils. Ce qui me désole, c’est que ma femme ne veut pas partir ; elle dit qu’elle mourrait d’inquiétude loin de nous et que son poste est à nos côtés.

Deuxième Bourgeois.

Elle a raison. La mienne aussi voulait rester, mais je l’ai décidée à partir avec les enfants. Cette séparation m’est très pénible ; mais nous ne savons pas à quelles extrémités nous pouvons être réduits, et je ne veux pas que ces pauvres petits êtres souffrent de la faim. (On entend le clairon dans le lointain.) Qu’est-ce que C’est que ça ?

Premier Bourgeois.

Sans doute des mobiles qui arrivent.

Deuxième Bourgeois.

Braves jeunes gens !

Premier Bourgeois.

Ainsi vous allez vous trouver seul !

Deuxième Bourgeois.

Mon Dieu, oui.

Premier Bourgeois.

C’est très dur. Mais vous savez, voisin, que vous aurez toujours une place à notre table et au coin de notre feu… tant que nous aurons un morceau de pain et une bûche.