Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/112

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Verre d’eau de M. Scribe : Masham avait un bel uniforme de hussard. Ajoutons, ce qui n’est pas le moins curieux de tous ces détails, que trois journaux hongrois paraissent à Clausenbourg : le Nouvelliste de Transylvanie, lequel a des allures fort libérales, le Passé et le présent, et le Journal du dimanche.

On compte également bâtir un palais pour la Diète, l’édifice où l’assemblée nationale tient aujourd’hui ses séances étant peu digne de sa destination. Il est probable que ce dernier projet sera, le premier de tous, mis à exécution : car les Hongrois de la Transylvanie, comme ceux de la Hongrie, sont très attachés à leur Diète. Ils sont très jaloux de leur indépendance, de leurs privilèges, de tout ce qui constitue leur nationalité, et fait d’eux un peuple à part dans la monarchie autrichienne.

La nouvelle de la convocation de la Diète est toujours accueillie avec enthousiasme. C’est une fête générale. On échange des paroles de félicitation, d’espérance. Les séances s’ouvrent au milieu d’unanimes applaudissements. Lorsqu’on salue l’arrivée d’un membre, ou quand on approuve son discours, on frappe la garde du sabre contre le fourreau en tirant un peu l’arme à plusieurs reprises, et en la rentrant avec vivacité. On applaudit encore avec la voix en poussant non des cris isolés, mais un seul mot, élyen, vivat ! que tous lancent ensemble et une seule fois. Proféré avec force par trois cents bouches, au milieu du cliquetis des sabres, ce mot, qui