Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/146

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testants hongrois, malgré la paix jurée, furent persécutés de nouveau. Invoqué par eux, Bethlen traversa la Hongrie avec un irrésistible élan, pénétra jusqu’en Moravie, et ne déposa les armes qu’après avoir obtenu une nouvelle ratification du traité de Nicolsbourg (1623). Malgré ces hostilités, Gabriel Bethlen, dans un but chrétien, cherchait à se rapprocher de l’empereur ; il confia ses projets à son chancelier, Kamuthi, et le fit partir pour Vienne. Il proposait à Ferdinand de cesser toute persécution contre les protestants d’Allemagne et de Hongrie, et de tourner sa puissance contre les Turcs. « Nous disposons ensemble, disait-il, des forces de l’Espagne, de l’Autriche, de la Hongrie et de la Transylvanie. Chargez-vous du recrutement, de la solde et de l’entretien des troupes, je prends pour moi les fatigues et les dangers de cette croisade. » Comme garantie du traité, Bethlen demandait en mariage la fille de l’empereur. Tout autre que Ferdinand eût accepté de pareilles offres ; mais il ne se trouvait personne à la cour d’Autriche qui fût à la hauteur de ces plans. Kamuthi reçut des réponses évasives.

Bethlen sut quelle politique il avait désormais à suivre. Il résolut de s’unir étroitement aux protestants allemands et à la Porte, et de fonder un puissant royaume sur les ruines de la maison d’Autriche. Dans ce but il épousa en 1626 Catherine, sœur de l’électeur de Brandebourg, la maison de Brandebourg s’étant alliée