Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/158

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qui commandait les Hongrois, et avait failli, en retardant sa marche, assurer le triomphe des ennemis.

Ce succès enflamma les Transylvains. Ils équipèrent une nouvelle armée de douze mille hommes, auxquels se joignit un corps de Polonais. Tököli n’avait encore que dix-neuf ans et servait comme volontaire ; mais sa naissance, et les talents qu’il déploya tout d’abord, le firent nommer chef des mécontents. L’armée des alliés s’empara de la Haute-Hongrie, et porta ses armes jusqu’à Presbourg. Évitant les actions générales, les soldats hongrois, qui étaient appuyés par les habitants, surprenaient les partis ennemis, et les battaient isolément. Un fait montre quel prestige avait alors le nom français en Hongrie. Le général Kopz ayant un jour fait empaler, contre toutes les lois de la guerre, cent prisonniers hongrois, les Transylvains, par représailles, allèrent attaquer un régiment autrichien qui campait près de Tokay. Ils le massacrèrent, et ne prirent qu’une quarantaine d’hommes, qui furent immédiatement empalés. Un de ces soldats, originaire des Pays-Bas, allait à son tour subir le supplice, lorsqu’il prononça quelques mots de français : cela le sauva.

L’empereur redoutait la guerre en Hongrie. Plusieurs fois il envoya des ambassadeurs aux mécontents, et leur offrit la paix ; mais les partis n’arrivaient jamais à s’entendre. Un jour, pendant les négociations, les Impériaux voulurent enlever Tököli. Un corps d’élite s’a-