Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/166

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aux principaux gentilshommes[1]. Léopold flattait les uns, intimidait les autres. Rien n’était plus significatif que la répugnance qu’il rencontrait partout. On s’alliait à l’Autriche par nécessité, faute de mieux : on subissait le traité pour préserver le pays d’un mal plus grand. D’ailleurs les excès des soldats impériaux suffisaient seuls pour motiver le mécontentement des Transylvains. Admises en 1687, les troupes autrichiennes levèrent des contributions si fortes, que les seigneurs supportèrent la moitié des charges, le peuple ne pouvant y suffire. Aussi, dans les campagnes, les paysans livraient-ils bataille aux soldats « alliés ». Des villages, des villes résistaient. Cronstadt n’ouvrit ses portes au général Veterani qu’après un bombardement.

Dès 1688 la Diète de Fagaras fut contrainte de rappeler à l’empereur que les quatre religions reconnues par la constitution devaient jouir d’une égale liberté ; elle lui représenta en outre que le pays, épuisé par la guerre, ne pouvait payer au delà des cinquante mille écus formant le tribut annuel, et le supplia de rappeler ses troupes aussitôt que la paix serait assurée. Léopold s’engagea à faire droit à toutes ces demandes, car ce ne

  1. En feuilletant des archives de famille, nous avons trouvé un des pamphlets manuscrits qui coururent alors de main en main. Il nous a semblé assez curieux, par le fond et par la forme, pour être mis en note à la fin du volume.