Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Léopold. Dès 1695 les reformés étaient écartés des emplois, et on enlevait aux communes et aux écoles protestantes les bénéfices qu’elles avaient reçus des princes. En 1700 on commença à introduire des étrangers dans le gouvernement, et en 1735 il y avait telle administration où ne se trouvait plus un seul Transylvain. La Diète fut convoquée fort irrégulièrement, et la cour de Vienne défendit qu’elle s’assemblât sans l’autorisation impériale. En 1701 Léopold demandait aux États huit cent mille florins. Le fléau de cette époque, ce fut la quantité d’avides Autrichiens qui s’abattirent sur la Transylvanie, et la pillèrent sans pudeur. Le gouvernement créa une commission qui devait mettre de l’ordre dans les finances ; mais personne ne se méprit sur le but de cette mesure, et l’on disait hautement qu’elle avait été prise pour enrichir de vils personnages qui ne trouvaient plus rien à prendre chez eux. Il semblait que Léopold eût dessein de s’aliéner les Transylvains en envoyant parmi eux des hommes exécrés. Les troupes impériales furent commandées par le comte Caraffa, dur et brutal soldat, qui attacha son nom aux boucheries d’Eperies. Après lui, on ne trouva pas de plus digne général qu’un misérable Rabutin, chassé ignominieusement de France. Rabutin était féroce jusqu’à la folie. Dans une proclamation, il menaçait de faire tuer dans le sein de leurs mères les enfants de ceux qui tenteraient de se révolter. Les Turcs ne s’étaient jamais mon-