Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/171

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une pension de dix mille florins, et des domaines considérables dans les pays héréditaires de l’empereur. Apaffi n’était pas en mesure de rejeter les propositions qu’on lui imposait ; il renonça au trône, se condamna à un exil éternel, et Léopold, à partir de 1698, gouverna en son propre nom la principauté de Transylvanie.

Il n’entre pas dans notre sujet de donner plus de détails sur l’histoire de ce pays. Nous avons entrepris de rappeler le rôle que joua la Transylvanie sous le gouvernement des princes nationaux, et les circonstances qui amenèrent l’avènement des empereurs. C’est ici que nous devons nous arrêter. Nous ajouterons seulement que la politique de Léopold, comme toutes les politiques qui ne se fondent pas sur la loyauté et la justice, porta des fruits amers. La Transylvanie s’insurgea spontanément, après quelques années de gouvernement autrichien, lorsqu’en 1703 le prince Rákótzi leva en Hongrie l’étendard de la révolte. Pacifiée par Charles VI, cette principauté fut entraînée dans la guerre de sept ans, et prit part, sous le gouvernement de François, aux luttes de géants qui ont jeté un si vif éclat sur les premières années de ce siècle.

L’administration intérieure du pays, que le diplôme de Léopold laissa subsister, remonte aux premiers temps de la monarchie hongroise. Dès le commencement du 11e siècle, saint Étienne divisait le territoire en comitats, dont il confiait l’administration à ses plus fi-