Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/182

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sylvanie pèse peu dans la monarchie autrichienne ; mais un souverain qui se respecte ne refusera pas d’écouter ceux qui invoquent loyalement sa justice.

Nous avons entendu un jour le baron Denis Kemény entraîner courageusement la Diète à faire, en faveur de la liberté, une démonstration significative. Un mot provoquant, en dehors du domaine des faits, eût mis sa cause en danger ; mais comment attaquer un homme qui n’accuse qu’en citant des preuves matérielles ? L’empereur à son avènement jure-t-il de maintenir le diplôme de Léopold ? Oui, car la loi l’y oblige. Le diplôme est-il observé ? Non, car voici les faits. Comme il s’agissait d’envoyer au prince l’acte de prestation d’hommage : « Un grand citoyen de Rome, s’écria Kemény, avait l’habitude de finir tous ses discours par cette phrase : Je pense qu’il faut détruire Carthage. Nous avons un désir que nous ne saurions trop souvent exprimer : c’est que le diplôme de Léopold soit une vérité. Il y a juste un siècle qu’un système d’administration fut inauguré sous Marie-Thérèse, lequel, en affaiblissant notre constitution, nous a conduits au bord de l’abyme. L’année qui expire rejette cette triste période dans le passé. Espérons que l’année qui commence sera l’aurore d’une ère nouvelle, où nos lois resteront intactes pour la gloire du souverain et de la nation. Dieu le veuille ! » L’orateur établit alors, d’une manière positive, que 17 articles, sur les 18 qui composent le