Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/207

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décret rendu par le roi Uladislas, en 1496, ils sont désignés par le nom de Pharaones, qui correspond à celui d’Égyptiens, que nous leur donnons aussi. Dans leur langue ils s’appellent Romm. On a long-temps pensé qu’ils étaient originaires de l’Égypte, et que la vengeance divine les condamnait à errer sur la terre, parce que leurs ancêtres avaient refusé d’accueillir la Vierge ; il est admis aujourd’hui que ces hordes vagabondes sont d’origine indienne. Cette opinion paraît appuyée par des preuves positives, et récemment encore le missionnaire Wilson, en passant à Pesth, a cru reconnaître que les Gitanes de Hongrie, comme ceux de Turquie, parlent une langue qui se rapproche du dialecte en usage près des bords de l’Indus parmi les Budsurades.

Les proverbes hongrois ne tarissent point sur les Gitanes : importun comme un tzigány ; voleur, impudent vantard, bavard comme un tzigány, etc. Dès qu’un méfait a été commis, c’est la troupe de Gitanes voisine que l’on accuse, et souvent avec raison. Ils habitent toujours à l’extrémité du village, loin des autres paysans, qui ont pour eux un mépris superbe, et ils reconnaissent l’autorité de l’un des leurs, nommé vayvode par le seigneur et chargé d’exercer la police. Ils se cachent dans des huttes faites de boue qui s’élèvent de quelques pieds, et sous lesquelles ils creusent la terre pour avoir plus d’espace. Toute une famille s’entasse dans ces bouges horribles. La fumée s’échappe par un trou percé à