Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/214

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cachent à peine. Cependant tous les Gitanes n’en sont pas à ce degré de misère. Il y en a qui labourent la terre, principalement dans cette partie de la Transylvanie qu’on appelle la Mezöség : ils passent là pour d’habiles moissonneurs. Ce fait donne à penser qu’ils ne sont pas aussi indisciplinables qu’on l’a cru jusqu’ici, et que des mesures mieux entendues amèneraient des résultats meilleurs. Nous avons déjà parlé des riches Bohémiens de Clausenbourg. Ceux qui habitent Hermannstadt ont de l’aisance et vivent bien. Ils portent le costume des riches paysans hongrois, en choisissant de préférence les couleurs vives. Leurs gilets écarlates sont couverts de petits boutons de cuivre ronds et brillants ; ils portent aussi de grands éperons sonnants. Les femmes se ressentent particulièrement de ce bien-être. La couleur foncée de leur peau disparaît pour faire place à un teint d’une blancheur mate qui fait ressortir l’éclat de leurs yeux noirs. Joseph II, quand il visita la Transylvanie, ne manqua pas de faire cette observation, et on dit qu’il se mêlait une certaine reconnaissance aux sentiments philanthropiques qui ranimaient envers les Bohémiens. Il semble au reste qu’il y ait deux races de Gitanes. Les uns ont les cheveux crépus, les lèvres épaisses, et sont très basanés. D’autres sont olivâtres, ont les traits plus réguliers et les cheveux lisses. Mais, quelle que soit la condition dans laquelle elles se trouvent, toutes les jeunes Bohémiennes sont remar-