Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/245

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jeune homme plein de cœur et d’intelligence. J’ai dû beaucoup à ses bons et utiles renseignements, et je me plais à le remercier de son chaleureux concours. M. Papp, que ses fonctions astreignent à un travail incessant, a trouvé moyen, dans ses moments de loisir, d’étudier les principales langues de l’Europe, et il parle français, italien, allemand, latin, hongrois, valaque et turc.

Comme tout ce qu’il y a d’intelligence chez les Valaques réside dans le clergé, il s’ensuit que le collége de Balásfalva est proprement un séminaire. Les jeunes gens qui y sont admis en sortent prêtres. Ils y entrent à huit ans, apprennent les langues et la liturgie ; après quoi on les marie et on leur confère l’ordination. Je parcourus avec plaisir les salles d’étude et les classes, écoutant cette douce langue valaque, qui me semblait harmonieuse comme le vénitien. Je fus frappé de la physionomie intelligente de plusieurs d’entre les élèves. Parmi les professeurs, quelques uns me représentaient ce qu’ont dû être les bénédictins ; d’autres, au regard rapide, avaient une vivacité toute méridionale. J’ai dit que ce séminaire était la seule institution qui appartînt aux grecs unis ; j’ajouterai que deux élèves des plus distingués sont envoyés à Vienne aux frais de l’empereur pour y achever leurs études.

J’arrivai à Balásfalva avec des espérances que j’ai conservées. Je pouvais craindre que de vieux ressenti-