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conservés ; ce sont ceux de Jean Zápolya et d’Isabelle. Les bas-reliefs sont en bon état ; ils représentent des siéges et des batailles. Les statues, d’un travail supérieur aux précédentes, sont fort curieuses.

Le palais épiscopal, qui n’offre rien d’intéressant, est voisin de l’église. Je remarquai dans la cour une pierre que l’on a retirée de la Maros, et sur laquelle se trouve une inscription grecque dont je ne pus lire que le premier mot Ηλιω…, au soleil. L’évêque de Transylvanie avait autrefois rang et titre de libre baron. Il devait rejoindre l’armée sur l’ordre du roi, avec un certain nombre de gens de guerre ; aussi le courage comptait-il entre les vertus évangéliques qui le désignaient au choix du prince. L’évêque Georges Lépes fut tué vers 1440 par les Turcs dans la déroute qui précéda la victoire de Szent Imre. Aujourd’hui l’évêque de Transylvanie siége à la Diète en qualité de conseiller du gouvernement, et, par une singularité inconcevable, il joint à sa dignité de prélat un titre religieux sur les Israélites : c’est lui qui nomme les rabbins. Ses revenus dépassent cent mille francs.

Carlsbourg, dont la population s’élève à six mille habitants, contient encore un observatoire, des colléges, un arsenal et un hôtel des monnaies[1]. La bibliothèque

  1. On y frappe chaque année des monnaies d’or et d’argent pour une valeur de cinq millions de francs.