Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/270

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serait jamais tranquille tant que Martinuzzi vivrait. On se rappelle que l’empereur avait toujours rencontré le cardinal comme un obstacle à ses desseins. Il répondit que, si sans Martinuzzi les affaires devaient plus facilement s’arranger, on eût à agir comme le commandait le bien public. Pendant ce temps Lippa s’était rendu.

Castaldo y laissa une partie de ses Espagnols et partit dans le même carrosse que Martinuzzi. Kruppai, fou du cardinal, frappé de pressentiments funestes, s’approcha de son maître et lui conseilla de se défier des Espagnols. Martinuzzi pria Castaldo d’excuser l’insolence du misérable, qu’il fit jeter en prison. Ils arrivèrent au mois de décembre à Alvincz. C’est un gros village peu distant de Carlsbourg, où Martinuzzi avait un château. Il est situé près de la Maros, en face de Borberck, qui à cette époque était encore dominé par la vieille forteresse de Zeberink. Pallavicini, colonel du régiment espagnol, et André Lopez, officier du même corps, avaient reçu les ordres de Castaldo. Ils postent Pierre Avilez et vingt-quatre soldats armés de toutes pièces à la porte tournée vers Müllenbach, et, se faisant suivre de quatre Espagnols déterminés, ils pénètrent dans l’appartement du cardinal. C’était au milieu de la nuit. Marc-Antoine Ferrari, secrétaire de Castaldo, se joint à eux. Arrivés à la porte même de la salle où se tenait Martinuzzi, il frappe légèrement, se disant porteur de dépêches que Castaldo expédie à Ferdinand, et pour lesquelles il