Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/292

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étroitement en Autriche, puis en Bohême ; enfin, quand le trône de saint Étienne devint vacant, les Hongrois le délivrèrent, et lui donnèrent la couronne que son père avait si vaillamment défendue. Mathias Corvin se vengea des Allemands par de brillantes victoires.

Ainsi, dans cette longue lutte des Corvins et de la maison d’Autriche, celle-ci finit par succomber. Mais elle remporta un sanglant triomphe en obtenant la mort de Ladislas. Elle avait été funeste à Jean Hunyade, dont ses intrigues abrégèrent la vie. C’est donc, à tout prendre, une triste et lamentable histoire que celle de ces glorieux Corvins, qui défendaient si noblement l’indépendance nationale. Entre les détails de cette vie empoisonnée et de cette mort douloureuse, on oublie facilement que le dernier des Corvins a régné dans Vienne. Il nous reste maintenant à achever cette histoire. Il faut dire comment les cendres de ces illustres morts furent insultés un siècle et demi après les événements que nous venons de retracer.

Lorsque Michel, vayvode de Valachie, et Georges Basta, général des Impériaux, eurent remporté sur les Transylvains, en 1601, la victoire de Goroszló, ils envoyèrent leurs troupes piller le pays en détail. Les Valaques pénétrèrent dans Fejérvár, massacrèrent ceux des habitants qui n’avaient pas pris la fuite, et dévastèrent les églises. Ils étaient suivis d’une troupe d’Allemands et de Haiduques révoltés. Au milieu du pillage