Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/305

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Une belle route qui s’achève conduira avant peu à Abrud-Banya en passant par de beaux bois et de charmantes vallées. Mais il faut gravir la côte de Trajan si l’on veut voir les riches montagnes des environs, il faut suivre des sentiers à pic sur lesquels on ne peut s’engager qu’avec des chevaux du pays. Il est impossible de se faire une idée de ces chemins si on ne les a parcourus ; ils sont envahis par les torrents dans la saison des pluies, et les pierres dont ils sont semés les rendent fort dangereux. L’hiver, les chevaux glissent sur la glace, et parfois monture et cavalier roulent et s’abyment dans la neige. Les différents points qui méritent d’être visités se trouvent ainsi fort éloignés. Nous restâmes trois jours à cheval dans ces montagnes. Un guide valaque nous précédait ; souvent les mouvements du terrain le faisaient perdre de vue, mais son chant mélancolique et prolongé nous disait la route. À quelques heures de Zalathna, au détour d’un chemin raide et pierreux, on aperçoit tout à coup cinq maisons de bois entre les sapins. C’est Vulkoj. On mit pied à terre avec joie dans ce lieu romantique et les fatigues furent oubliées.

Toutes les montagnes que l’on voit de Vulkoj donnent de l’or. L’une d’elles a été complètement fendue par les Romains. Quatre-vingt-quatorze mines sont aujourd’hui exploitées, d’où l’on tire presque toujours l’or pur ; il est rarement mêlé de cuivre. Aussi la manière d’obtenir le métal est-elle fort simple. Les pierres