Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/325

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quarantaine d’années, chacun s’empressa de fouiller les environs pour déterrer un trésor. La chambre elle-même ordonna des recherches. Mais les travaux n’eurent pas le résultat qu’on espérait. On découvrit toutefois, au sein des montagnes, des cavités, et même un ruisseau qui coulait sous la terre ; on découvrit encore de vieilles murailles cachées jusque alors dans le sol, là où ni l’histoire ni la tradition ne plaçaient de colonies. Enfin l’on trouva un amphithéâtre construit et pavé en pierres ; sur les murs étaient des inscriptions que personne ne sut lire, et dont les lettres n’étaient ni latines ni grecques. Il y avait encore les restes d’une fonderie et quelques quintaux de minerais d’or très riches. Cette dernière circonstance porte à croire que les travailleurs ont été interrompus presque subitement par un événement imprévu, comme une invasion. Si cela était, on ne pourrait guère attribuer ces constructions aux Romains, qui abandonnèrent d’eux-mêmes la Dacie, et se retirèrent tranquillement, en prenant à l’avance toutes leurs mesures. Peut-on les faire remonter jusqu’aux Daces, jusqu’à l’époque où Trajan attaqua Décébale ? Ou plutôt ces lettres, qui n’étaient ni grecques ni latines, c’est-à-dire ni daces ni romaines, n’avaient-elles pas été gravées au 12e siècle par les mineurs allemands venus au temps de Geyza II, et qui, un siècle après, s’enfuyaient devant la grande invasion mongole de 1241 ? La question reste indécise.