Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/333

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où se trouvent des veines de porphyre. Un chemin de fera été établi dans toute la longueur du souterrain, pour le transport des minerais. On nous offrit une promenade en vagon : une voiture basse attelée d’un cheval s’avança, la porte du souterrain s’ouvrit, et nous partîmes. À peine s’était-elle refermée que nous entendîmes derrière nous chanter des mélodies allemandes avec cet accent que chacun sait donner aux airs du pays. C’étaient les étudiants de l’École des Mines qui nous suivaient dans un second vagon : leurs chants ne cessèrent qu’à la sortie du souterrain. C’était quelque chose de frappant que d’entendre sous ces voûtes ténébreuses et sonores la prière de Kœrner, chantée en chœur par des Allemands, accompagnée du bruit sourd et lugubre des roues de fer.

Il y a peu de temps que l’École des Mines existe. C’est l’empereur actuel qui l’a fondée. Elle est destinée à former des ingénieurs pour les mines de Transylvanie. En 1841 on y comptait trente-cinq élèves : en 1842 il s’en trouvait soixante. Les jeunes gens y entrent à dix-huit ans. Au bout de deux ans ils quittent l’école.

Nous disions plus haut que les mines de Transylvanie étaient déplorablement exploitées. Néanmoins nous ferons exception en faveur de celles de Nagy Ag. On n’y laisse pas les paysans travailler selon leur bon plaisir, comme à Veres Patak. Les règlements du fisc sont en