Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/34

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S’il faut en croire les historiens, les Magyars portaient dans l’origine les cheveux nattés et ornés de bandelettes. L’habitude sarmate de se raser la tête, introduite par les rois polonais, cessa entièrement avec la domination autrichienne. Alors les Hongrois tressèrent de nouveau leurs cheveux et les firent pendre en longues nattes : coutume que les hussards appelés en France par Louis XIV conservèrent encore quand elle avait presque disparu en Hongrie. Aujourd’hui les uns ont les cheveux coupés en rond sur le cou, d’autres les laissent flotter sur leurs épaules. Quand on demande à ceux-ci pourquoi ils conservent leur longue chevelure, « Dieu l’a donnée, disent-ils, pourquoi la couper ? »

Les femmes sont chaussées, comme les hommes, de bottes noires ou rouges. Elles portent une courte jupe, un corsage de couleur, et dans l’hiver une petite pelisse de peaux de mouton. Leurs cheveux, qui forment une seule natte sur le dos lorsqu’elles sont jeunes filles, se réunissent sur le sommet de la tête quand elles sont mariées. De là le dicton A’ konty parantsol, « Le chignon commande », pour désigner une femme impérieuse. Toutefois ce proverbe ne reçoit guère d’application. Le paysan magyar exerce chez lui une autorité non contestée. Sa chaumière, et l’espace de terre qui l’entoure, constituent ce qu’il nomme fièrement joszágom, « mon bien », l’enclos eût-il dix pieds. Il appelle sa femme et ses enfants cselédem, « mes gens ». De son côté, la