Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/364

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étaient accueillis. Trois cents gentilshommes valaques et plus de mille paysans s’assirent à ces banquets homériques, qui se renouvelèrent douze fois dans l’année. Le jour de l’enterrement, les cloches de douze villages lancèrent leurs volées, et un cortège de vingt-cinq popes accompagna le mort. Le convoi s’arrêta vingt-cinq fois, et chaque prêtre dit la messe à son tour. La journée finit par un repas somptueux, où la place de chaque pope était marquée par un pot de miel recouvert d’un gâteau dans lequel était planté un cierge.

Les paysans valaques ont un costume pittoresque. Leurs gibecières et leurs vestes de peau blanche sont ornées de fleurs et de dessins en cuir de toute couleur. Qu’ils aient le large caleçon de toile ou le pantalon étroit de drap blanc, ils portent régulièrement leurs sandales. Leurs chemises mêmes sont brodées : aussi les haies du village sont-elles ordinairement couvertes de chemises et de serviettes, aux broderies rouges ou bleues, qui sèchent au soleil. J’ai vu des jeunes gens d’une élégance recherchée. Il y en a qui se frisent les cheveux en faisant tourner leurs longues mèches autour d’un fuseau chauffé. Quelquefois ils changent leurs modes. Je me souviens avoir entendu un berger refuser une guba noire que lui offrait son maître, sous prétexte que dans le moment tout le monde s’en achetait de blanches : il voulait obéir au goût du jour. Dans quelques contrées, au lieu de la guba, épais pardessus de