Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monument, je vis s’avancer un Valaque à longue barbe enveloppé dans sa guba, et portant des sandales de paysan. Cet homme s’arrêta un instant derrière moi, puis demanda en latin si le seigneur étranger était content de ce qu’il voyait. C’était le pope de Demsus, qui, dans l’espoir d’une aubaine, venait me dire tout ce qu’il savait sur son église. Il s’offrit à me servir de cicérone, et je commençai avec lui une nouvelle inspection. À l’entendre, cet édifice était un temple romain ; il montrait sous la voûte extérieure une place où on avait vu long-temps l’anneau de fer qui servait à attacher les victimes ; puis il me conduisait dans l’église et m’expliquait que le sacrifice était offert entre les quatre piliers, tandis que la fumée, dont on voit la trace, s’échappait par les ouvertures. Nous pénétrions ensuite dans l’hémicycle, et il me faisait voir une pierre antique, qui sert aujourd’hui d’autel, sur laquelle était placée la statue du dieu ; un trou encore visible dans le mur servait au prêtre pour faire connaître la réponse de la divinité, que la foule attendait au dehors. Comme je présumai que mon cicérone reproduisait les traditions du pays ou l’opinion des voyageurs qui avaient visité Demsus, je me gardai bien de l’interrompre. Puis, quand il m’eut assuré qu’il n’en savait pas davantage, je le récompensai de sa peine et continuai mon examen.

À tout ce que m’avait dit le pope il y avait une objection solide : c’est que les temples n’étaient pas bâtis