Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/413

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ils se mettent en route. Aussi, quand je demandai à notre cocher valaque où courait cette société de quadrupèdes, me répondit-il le plus sérieusement du monde : « Ils vont à la foire. »

Les Valaques portaient de très hauts bonnets de laine, aux poils longs et frisés, et qui retombaient en manière de bonnets phrygiens. Leur chemise descendait jusqu’aux genoux comme une tunique ; et ils avaient autour du corps une ceinture de cuir large d’un pied. Ils étaient de plus enveloppés dans de grandes capotes de drap blanc, bordées de soutaches noires. Le costume des femmes est encore plus gracieux et plus élégant que dans le reste de la Transylvanie. Elles roulent autour de la tête un mouchoir blanc, négligemment noué, et dont les bouts flottent sur le dos. La chemise brodée s’attache sur la poitrine. De longues franges pendent au bout du catrintza bariolé et voltigent autour d’elles. Leur taille est prise dans un surtout blanc, serré par une ceinture bleue ou rouge. Quelquefois elles saisissent une quenouille, placent sur leur tête leur enfant couché dans un tekenyö, enfourchent des chevaux à tous crins et vont à la ville.

Háczeg offrait un coup d’œil pittoresque et animé par la multitude de paysans qui s’y trouvaient réunis. Les Valaques étaient étendus sur l’herbe ou se promenaient à pas lents sur le champ de foire. Les uns achetaient, les autres vendaient, tous criaient à tue-tête.