Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/417

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comte Nicolas Bethlen, qui, dans ses Mémoires, rend compte des fêtes données à cette occasion, parle des danses qui y furent exécutées. « Le prince commença, la plupart l’imitèrent, et, ajoute-t-il avec l’impertinent laisser-aller d’un jeune élégant, il n’y eut pas jusqu’aux barbons qui ne s’en voulussent mêler, en dépit de la gravité de leurs longues barbes, qu’ils conservent fort précieusement. »

Le même personnage raconte qu’au moment de quitter la Transylvanie, l’envoyé de Louis XIV, l’abbé Révérend, reçut divers présents des personnages considérables du pays. « Il prit congé du prince, qui lui fit don de deux des plus beaux chevaux de ses écuries. Son ministre Teleki lui en fit présent d’un autre ; et mon oncle Wolfgang Bethlen, chez qui il passa en s’en retournant en Pologne, lui en donna un quatrième. Mais ce qui surprit le plus nos Transylvains, ce fut une galanterie, que la princesse lui fit avant son départ, de six mouchoirs de gaze brodés à la turque ; honneur qu’elle n’avait encore fait à aucun des envoyés qui étaient venus avant lui à la cour de Transylvanie. Ces sortes d’ouvrages sont les seuls qui occupent nos dames dans leurs retraites. »

Il paraît même qu’à cette époque la disposition intérieure des châteaux rappelait celle des habitations turques. Le comte Bethlen écrit ailleurs, en parlant de la mort du comte Zolyomi, que l’héritage de sa veuve consista « en quelques pierreries, quelques bijoux et beau-