Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/426

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un dimanche, on se voit entoure de tous les habitants du village. Ainsi que nous venons de le dire, c’est là que l’on cause, que l’on boit et que l’on danse. Comme l’habillement pittoresque des hommes et des femmes est formé presque entièrement de toile, et se lave chaque semaine, les groupes, grâce à la propreté des costumes, ont un air de fête qui fait plaisir à voir.

Il est également prudent d’emporter des lits de voyage, c’est-à-dire des draps et des couvertures que l’on puisse étendre sur le foin généreusement fourni par l’aubergiste. On les roule dans des malles en peau de buffle, spécialement destinées à cet usage. Pour peu qu’on ait des goûts plus sauvages, on s’enveloppe dans une peau d’ours ou simplement, dans sa pelisse. Si la famille est nombreuse, tous ces bagages ne peuvent trouver place derrière la calèche. On se fait accompagner alors d’un nombre de fourgons proportionné aux besoins des voyageurs. On voit quelquefois sur les chemins trois ou quatre voitures qui se suivent, chacune attelée de quatre ou six chevaux. En avant trottent les chevaux de selle que l’on monte de temps à autre pour rompre la monotonie de la route. Les serviteurs sautent à bas du siège pour se pendre à l’un des côtés de la voiture, et faire contre-poids lorsque survient une ornière profonde. Il faut dire qu’ils se livrent presque continuellement à cet exercice, ce qui fait l’éloge de leur agilité. Lors donc que la caravane s’arrête, c’est un véritable camp qui