Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/74

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fondre. Le même fait, il est vrai, se reproduit en Hongrie ; toutefois la différence qui existe ici entre les nations est plus tranchée, d’abord parce que l’espace est moins étendu, puis parce que cette séparation est sanctionnée par la constitution. On compte en Hongrie plusieurs nations, mais elles sont sensées se fondre en une, la nation hongroise ; la Diète contient des magnats et des députés esclavons et allemands, mais ils siègent comme hongrois. En Transylvanie chaque nation a son territoire, que la loi lui assigne : chaque nation figure pour son propre compte à la Diète, qui représente ce que l’on a appelé la Trinité transylvaine.

Les Hongrois sont les premiers : ils ont conquis le sol au 10e siècle. Après eux viennent les Sicules, fraction du peuple magyar, qui l’occupaient bien avant eux. Enfin arrivent les Saxons admis au 12e siècle en qualité de colons[1].

Ces trois nations ont leur administration distincte, leurs droits, leurs privilèges à part. Leur union a été solennellement instituée en 1545 à la diète de Torda.

Au dessous des trois « nations unies » sont les Valaques, anciens maîtres du sol, et les plus nombreux habitants, qui ne possèdent pas de territoire, et sont dis-

  1. Les armes de la grande principauté de Transylvanie se composent d’un aigle pour les Hongrois, d’un croissant et d’un soleil pour les Sicules, et de sept tours pour les Saxons.