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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/248

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« Je fis donc ce voyage, et je restai quelques jours auprès de ce prince. Je fus surpris, je vous l’avoue, de le voir si bien instruit des affaires d’un pays aussi éloigné : car, excepté les derniers troubles de cette grande et belle province, il savait mieux que moi l’histoire de nos premiers princes, depuis qu’ils avaient régné en Transylvanie. Un de ceux dont il faisait le plus de cas était Bethlen Gábor, dont il connaissait jusqu’aux moindres actions. Il n’estimait pas moins le prince Rákótzi, qui avait succédé à ce grand homme, et n’ignorait pas que le prince son fils avait perdu son armée en Pologne, et s’était attiré toutes les disgrâces qui ont été la suite de ce premier malheur. Mais ce que je pus lui apprendre de nouveau, ce fut la malheureuse histoire du prince Bartsay et la folle entreprise de Kemény János pour lui succéder. »

Voilà donc le comte Bethlen de retour en Transylvanie, enchanté de la France, des Français et des Françaises. Il est évident que, pour peu qu’une occasion se présente, il entreprendra de nouveau ce voyage, qui paraît fabuleux à ses compatriotes. Il se marie ; il se mêle de politique, et soutient de son mieux, comme il est naturel, les envoyés de Louis XIV qui viennent intriguer dans le pays. Les affaires se compliquent : le prince de Transylvanie fait partir une ambassade pour la France. Le comte Bethlen en est instruit. Il ne résistera pas à la tentation.