Je n’aurais pu choisir une époque plus favorable pour visiter la Transylvanie. Les souvenirs du passé sont encore vivants ; le pays a conservé sa physionomie originale, mais on devine qu’il ne tardera pas à la perdre. Peu à peu chaque trait s’altérera jusqu’à ce que le tableau ne présente plus qu’une copie de nos contrées.
Le lecteur se souvient peut-être que les ouvriers de Cronstadt ont envahi les tours qui défendaient la ville, pour y exercer leur métier. Envoyant les tisserands travailler dans un bastion criblé de boulets, vous avez devant vous le passé et l’avenir du pays. Mais attendez quelques années : les murailles gêneront cette industrie naissante, et on les abattra pour élever à la place une vaste fabrique anglaise.
Il est singulier que les premiers essais d’industrie aient été précisément tentés dans les lieux où se livraient autrefois les batailles. Ce n’est pas seulement à l’ombre