Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/88

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de commerce : elle renferme aussi un des meilleurs collèges et des plus fréquentés que les luthériens possèdent en Transylvanie. Les étudiants, que l’on rencontre à chaque pas dans les rues, ont un costume singulier. Ils portent de grandes bottes, des culottes noires, et une sorte de tunique de même couleur, serrée autour du corps par une ceinture de velours, qu’ils boutonnent du haut en bas de la poitrine, au moyen de longues agrafes d’argent si massives et si pressées, qu’elles figurent une cuirasse. Un manteau noir couvre les épaules, attaché par une très lourde chaîne d’argent. Ils ont sur la tête un chapeau de feutre à larges bords.

Les mille physionomies diverses que l’on rencontre dans cette ville m’apparurent un soir curieusement réunies et groupées, à l’occasion d’une cérémonie qui se célèbre là avec certaines coutumes particulières. Je parcourais la nuit les rues de Cronstadt quand j’aperçus, se mouvant sur la montagne, une foule de lumières blafardes. Du point où elles s’agitaient, on entendait venir un bruit étrange : c’était un bourdonnement continuel, toujours égal, et dont je cherchais vainement à deviner l’origine. L’obscurité était complète, on ne pouvait distinguer que les lumières qui allaient et venaient en tout sens, et qui, loin d’éclaircir le mystère, augmentaient encore mon étonnement. Au bout de quelque temps le bruit se rapprocha, les lumières descendirent, puis disparurent derrière les premières maisons.