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des députés

qu’un mouvement d’humeur/ quelques petites vanités blessées , suffisent pour entraver toute la marche des affaires , et pour susciter des objections sans nombre aux propositions du gouvernement , lors même qu’elles sont le plus raisonnables.

Mais tous les inconvéniens que noms venons de signaler ne sont rien encore auprès de ceux qu’entraîne l’âge des députés.

Pour que des institutions sages et libérales puissent se fonder, il faut de toute nécessité que l’éducation politique des ministres, des députés et de la nation , marche dans une progression égale ; car, si les Chambres et la nation sont trop en avant du ministère, celui-ci sera renversé ou se traînera gauchement après l’opinion publique , et le bien ne se fera que d’une manière incomplète. Si, au contraire, ce soet les ministres et les Chambres qui sont en avant de l’opinion, il en résultera que les lois, quoique très bonnes peut-être , ne seront point comprises, et ne porteront point de fruit. — L’on a dit, avec raison, des économistes, qu’ils voulaient établir la liberté par le despotisme ; c’est un genre de tentative qui échoue toujours. Les peuples ne se mettent point en serre chaude. — Mais si par hasard c’était le ministère et la nation qui fussent tous les deux en avant des lumières de

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