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des députés

politiques n’est un résultat ni possible ni même désirable ; mais il faut que ces opinions diverses cessent d’être des haines individuelles. Quand nous aurons atteint ce but, et seulement alors, la révolution sera terminée, et nos institutions nouvelles seront mises à flot Cela posé, que peut-on faire de plus déraisonnable que de confier les armes législatives précisément à ceux qui sont le plus acharnés les uns contre les autres, à ceux pour qui tous les noms , toutes les doctrines de la révolution sont encore l’objet des passions les plus vives. Aussi que résulte-t-il d’un tel système ? c’est que toutes les lois deviennent des questions de parti, et que la simple raison ne trouve plus de place nulle part. S’agit-il de composer le corps électoral d’une manière sage et équitable pour tous les citoyens , les uns ne pensent qu’à en écarter l’ancienne noblesse, les autres ne rêvent que l’espoir absurde de ressusciter les privilèges des gentilshommes, en les déguisant sous le nom de grands propriétaires ? S’agit -il du mode le plus économique de payer les dettes de l’État, les uns ne songent qu’à plaire aux acquéreurs de biens nationaux , les autres ne s’occupent que de la vaine chimère de reconstituer en France le pouvoir du clergé catholique. A Dieu ne plaise que je me prononce pour aucun genre d’exclusion ; mais en vérité,

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