Page:Augustin Crampon - Evangiles traduction nouvelle, Tolra et Haton, 1865.djvu/35

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On sait que ces noms géographiques, le dernier surtout, n’avaientpas chez les anciens une signification bien précise ; saint Matthieu a pu d’ailleurs et du évangéliser plusieurs contrées. Les uns disent qu’il fut brûlé, d’autres qu’il fut égorgé à l’autel, au mo— ment où il célébrait nos saints mystères. Que saint Matthieu ait composé le premier des quatre Évangiles, c’est ce qu’atteste une tradition unanime dès le temps des Apôtres. Nous en avons pour premier garant Pupias, instruit par les disciples des Apôtres (l) ; ensuite saint Irénée, qui con— naît si bien la tradition apostolique (2),’puis, dans le patriarcat d’Alexandrie, Clément d’Alexandrie, si plein d’érudition ecclésiastique (3) ; enfin, dans la même période, Tertullien, chez les Latins. Il est inutile de citer ici les témoignages du me et du ive siècle ; l’unanimité a cet égard a toujours existé dans l’Église (4). Mais l’inspection attentive du livre lui-même nous fournit de précieux indices sur son auteur. Ainsi, c’est une remarque de saint Jérôme, saint Marc et

(a) Papias, évêque d’Hiérapolis, vivait à la du du premier siècle.

(2) S. Irénée, évêque de Lyon, de 477 a 202, était un disciple de S. Polycarpe, disciple lui—même de l’apôtre S. Jean.

(3) il vivait dans le me siècle, ainsi que Tertullien.

(A) Nous ne devons pas omettre une preuve qui, pour convenir à tous les Evangilcs, n’en a pas moins devaieur, appliquèe a chacun d’eux. En tête de chaque Evangile se trouve cette inscription : Le saint Évangile de J.-C. selon Matthz’eu, Marc, etc. (les titres ne sont pas des évangélistes euxmèmes. A quelle époque furent—ils introduits ? On ne saurait le dé terminer d’une manière précise : mais, vers la fin dut ! ’ siècle, ils se trouvent décidément en usage dam les livres liturgiques, dans les ecrits des Pères, dans les copies du texte original, comme dans celles des versions, par exemple de la version latine, et partout ils apparaissent avec des traces d’une origine ecclésiastique, ce qui prouve que leur existence remonte plus haut. Un usage qui a existé partout et toujours unifermement dans l’Eglise, sans qu’on puisse découvrir l’époque où il a commencé, doit être regardé comme une tradition de l’âge apostolique. (Reühmayn)