Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/1023

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Chap. XXXI, 38.
Chap. XXXII, 15.
JÉRÉMIE.

38 Des jours viennent, dit Jéhovah,
  Où cette ville sera rebâtie à Jéhovah,
  Depuis la tour de Hananéel jusqu’à la porte de l’angle.
39 Le cordeau à mesurer sera tiré en droite ligne
  Sur la colline de Gareb
  Et fera le tour de Goa.
40 Et toute la vallée des cadavres et des cendres,
  Et tous les champs jusqu’àu torrent de Cédron
  Et jusqu’à l’angle de la porte des chevaux, vers l’orient,
  Seront des lieux saints à Jéhovah,
  Et ils ne seront jamais ni arrachés ni détruits.[1]
CHAP. XXXII — Achat du champ d’Anathoth, signe pour le peuple du retour de la captivité. Sur l’ordre de Dieu, Jérémie achète un champ à Anatoth [vers. 1 – 15]. Prière du prophète [16 – 25] ; réponse du Seigneur [26 – 44].

32. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Jéhovah, la dixième année de Sédécias[2]. — C’était la dix-huitième année de Nabuchodonosor. 2Alors l’armée du roi de Babylone assiégeait Jérusalem, et Jérémie le prophète était enfermé dans la cour des gardes qui était dans la maison du roi de Juda. 3Car Sédécias, roi de Juda, l’avait fait enfermer en lui disant : Pourquoi prophétises-tu en disant : Ainsi parle Jéhovah: « Je vais livrer cette ville au roi de Babylone et il la prendra ; 4et Sédécias, roi de Juda n’échappera pas aux Chaldéens ; il sera certainement livré entre les mains du roi de Babylone, et il lui parlera bouche à bouche et ses yeux verront ses yeux. 5Et Nabuchodonosor emmènera Sédécias à Babylone, et il y restera jusqu’à ce que je le visite. Si vous combattez contre les Chaldéens, vous ne réussirez point.»

6Jérémie dit : La parole de Jéhovah m’a été adressée en ces termes : 7Voici Hanaméel, fils de Sellum ton oncle, qui vient vers toi pour te dire : « Achète-toi mon champ qui est à Anathoth, car tu as le droit de rachat pour l’acquérir.[3]» 8Hanaméel, fils de mon oncle, vint donc vers moi selon la parole de Jéhovah, dans la cour des gardes et il me dit : « Achète, je te prie, mon champ qui est à Anathoth, dans le territoire de Benjamin, car tu as le droit d’héritage et de rachat ; achète-le pour toi.» Alors je connus que c’était là une parole de Jéhovah[4]. 9J’acquis donc de Hanaméel, fils de mon oncle, le champ qui est à Anathoth, et je lui pesais l’argent, dix-sept sicles d’argent[5]. 10Puis je passai l’acte et je le scellai ; je pris des témoins et je pesai l’argent dans la balance. 11Ensuite je pris l’acte d’acquisition, celui qui était scellé, renfermant les stipulations et les clauses, et celui qui était ouvert[6]. 12Et je remis l’acte d’acquisition à Baruch, fils de Néri, fils de Maasias, en présence de Hanaméel, mon cousin, et des témoins qui l’avaient signé, et en présence de tous les Juifs qui étaient assis dans la cour des gardes. 13Et je donnai devant eux cet ordre à Baruch : 14Ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : Prends ces actes, cet acte d’acquisition qui est scellé, et cet acte qui est ouvert et mets-les dans un vase de terre pour qu’ils se conservent longtemps. 15Car ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : On achètera encore des maisons, des champs et des vignes en ce pays[7].

  1. 38–40. D’après ce passage, la Jérusalem nouvelle doit occuper à peu près le même emplacement que l’ancienne à l’époque du prophète ; ce n’est qu’à l’ouest et au sud que de nouveaux espaces y seront enclos. Ce qu’annonce Jérémie, ce n’est donc pas precisément que la cité rebâtie après l’exil recevra un accroissement considérable, mais qu’elle sera tout entière sainte au Seigneur (vers. 40), quelle sera dans toute son étendue ce qu’était le temple seul dans l’ancienne Jérusalem, le sanctuaire de Jéhovah.
  2. XXXII, 1. La 10e année de Sédécias le siège avait commencé un an auparavant (xxxix, 1 sv.). Levé momentanément par suite de l’arrivée d’un corps d’armée Egyptien envoyé au secours de Juda, il avait été repris pour aboutir à la prise de la ville.
  3. 7. Droit de rachat : quand un Israélite était oblige d’aliéner une portion de son héritage, son plus proche parent (le go’el) avait le droit et même le devoir de l’acquérir.
  4. 8. Je connus que la vente proposée était conforme à un dessein de Jéhovah.
  5. 9. Dix-sept sicles d’argent, à peine 50 fr. si le chiffre est exactement conservé ; le sicle valait environ 3 francs (exactement 2 fr. 83).
  6. 11. L’acte ou contrat d’acquisition était rédigé en deux exemplaires, dont l’un était scellé et l’autre restait ouvert pour etre consulté à toute heure. Le premier ne devait etre ouvert que par le juge dans le cas où le second devenait suspect d’altération.
  7. 14–15. Longue durée de l’exil, et certitude du retour.
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